CLERMONT DANS LA TOURMENTE

 

Clermont dans la Tourmente.

 

Exposition sur le début de la Grande Guerre à Clermont.

 

Du 8 au 23 novembre 2014 à l'Hôtel de Ville de Clermont

L'espace créé par les Collectionneurs du Clermontois.

Pour cette manifestation , le Club des Collectionneurs du Clermontois sollicité pour l'occasion , ne pouvait que répondre présent.

C'est ce qui a permis à nos membres de présenter au travers d'une école, cette classe qui met en scène un instituteur et des élèves en tenue d'époque.

 

Ci-dessous , la liste de celles et ceux qui ont contribué à la réussite de cette reconstitution.

Un peu d'histoire pour mieux comprendre ...

 La défaite de 1870 contre la Prusse ayant entraîné, pour la France, la perte de l’Alsace et de la Lorraine, a profondément marqué les consciences et les cœurs des Français.

Le profond désir d’effacer cette humiliation et l’esprit revanchard de cette époque donne naissance à un fort sentiment de patriotisme.

L’esprit de la revanche appartient aux enfants et les adultes ont désormais le devoir de préparer la jeunesse au prochain conflit qui rendra son honneur à la France.

 

En Novembre 1880 naît l’idée de former à Paris des bataillons composés d’élèves des écoles communales sous l’impulsion d’édiles qui puisèrent leur inspiration dans la Révolution de 1789.

 

En 1881 la circulaire de Paul BERT, ministre de l’Education Nationale, ajoute aux programmes  scolaires la formation militaire et la gymnastique.

Inscrits dans la loi Jules Ferry du 28 mars 1882 relative à l’enseignement primaire obligatoire, les bataillons scolaires sont organisés par le décret du 6 juillet 1882, sous la tutelle de trois ministères de l’Instruction Publique, de la Guerre et de l’Intérieur :

« Tout établissement public d’instruction primaire ou secondaire ou toute réunion d’écoles publiques, comptant de deux cents à six cents élèves âgés de douze ans et plus pourra, sous le nom de bataillons scolaires, rassembler ses élèves pour les exercices militaires pendant toute la durée de leur séjour dans les établissements d’instruction. Le bataillon scolaire ne pourra être armé que de fusils conformes à un modèle adopté par le Ministre de la Guerre… ».

Ils sont gérés par les communes qui financent l’encadrement, l’équipement et l’armement des enfants. Les exercices se déroulent le jeudi, jour sans école et le dimanche.

Un crédit d’un million de francs sera attribué au Ministère de la Guerre pour la fabrication de fusils et de baïonnettes adaptés aux enfants.

 

L’idée de faire de l’école un lieu de préparation et d’instruction militaire où les élèves apprennent le devoir, la discipline, le maniement des armes, le tir et le goût de l’effort physique, apparaît comme une des clés du redressement national et un des moyens de préparer la revanche.

Dès leur formation, les bataillons scolaires participent à toutes les manifestations publiques, notamment pour le 14 juillet.

A leur création, les bataillons portent l’espoir de tout le peuple et la France vibre au son de leurs tambours et de leurs clairons.

 

En 1886, année où l’on enregistre les effectifs les plus élevés, 146 bataillons sont constitués ; 49 départements sur 87 ont un ou plusieurs bataillons, l’ensemble représentant un effectif de 43 326 élèves.

 

En 1892, le successeur de Paul BERT, Léon BOURGEOIS, plus pacifiste, soutenu par une partie de l’opinion publique, par l’Armée dont certains cadres critiquent cette formation qu’ils trouvent trop éloignée de la vraie, le Clergé qui voit d’un mauvais œil la pratique des exercices militaires au sein des établissements privés et des enseignants qui trouvent que ce n’est pas leur rôle, met fin à cette expérience.

 

Progressivement, les bataillons scolaires dont le déclin correspond à une politique étrangère moins agressive à la fin du 19ème Siècle, sont remplacés par des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire extérieures à l’école (dont certaines subsistent de nos jours).

Quelques communes maintiendront cet enseignement jusqu’en 1900.

 

Il est certain que, si de nos jours, cette formation donnée aux enfants peut nous interpeller, il y a lieu de se replonger dans le contexte de l’époque.

 

Les Ecoliers de 2014 dans un décor de 1914 ...

 Pendant l'exposition "Clermont dans la tourmente", le Club des Collectionneurs du Clermontois a reçu une centaine d'enfants de Groupes scolaires de Clermont et du Périscolaire.

 Certains de ceux-ci, bien préparés à la visite de l'exposition par leurs enseignants, ont investi la salle de classe à l'ancienne reconstituée par les Collectionneurs, satisfaits de découvrir les pupitres en bois, plumiers, ardoises, encriers, livres anciens, porte-plumes,etc.

 Les Collectionneurs se sont empressés de répondre aux nombreuses questions des écoliers sur l'existence des Bataillons scolaires, dont un, était implanté à Clermont dans le premier Collège, rue de Mouy.

Cet évènement historique peu connu du grand public, a retenu l'attention des écoliers, très surpris que le maniement des armes soit opéré pendant cette période dans l'enceinte des établissements scolaires.  

 

Un grand merci ...

 

Merci à toutes celles et ceux qui y ont participé pour l'organisation ou qui nous ont fait l'honneur de leur présence.

Que tous les membres du Club qui sont  venus assurer une permanence pour  l'accueil du public soient également remerciés ici.